
La périphrase « Pays des Hommes Intègres » devrait inspirer tous les Burkinabè à faire de ce pays un endroit où il fait bon vivre. Hélas, ces mots hautement symboliques tendent à perdre leurs sens profonds tant certains citoyens, de par leurs actes inciviques mettent en péril les infrastructures mises en place pour assainir les villes du pays.
Les caniveaux et autres infrastructures de rétention d’eaux pluviales, sont construits pour réduire les risques de catastrophes naturelles et les risques d’inondation dans certaines zones. Pourtant, ces ouvrages sont souvent détournés en dépotoirs où on y déverse les ordures ménagères qui vont à leur tour boucher les caniveaux, créant ainsi des nids à moustiques. Quand je vois dans nos quartiers la quantité d’ordures qui sont déversées dans les caniveaux sans le moindre gène, mon cœur saigne.
Ce qui est encore plus préoccupant et déplorable, c’est que les comportements inciviques sont fréquents dans les zones vulnérables aux inondations. Alors que les citoyens dorment, certains se permettent de vider nuitamment le contenu de leurs toilettes dans les caniveaux. Ces pratiques contribuent à la prolifération de maladies telles que le paludisme et le choléra.
Cette insalubrité contribue au maintien du paludisme en Afrique, continent le plus touché par cette maladie. Pour piqûre de rappel, selon un rapport de l’OMS, en 2022, il y a eu cinq millions de cas de paludisme, une augmentation par rapport à l’année précédente. Si nous voulons booster cette maladie qui fait de nombreuses victimes hors de nos pays, chacun à son niveau doit travailler à éliminer toutes les conditions propices à leurs propagations.
Oui, il faut conduire des actions de sensibilisation, mais elles doivent être accompagnées de mesures de répression contre les comportements inciviques. Certes, il y a souvent des bonnes volontés qui curent les caniveaux pour permettre le drainage des eaux de pluie, mais il faut éviter que d’autres, dès qu’il y a une pluie, ne viennent y vider les contenus de leurs poubelles. Curage des caniveaux d’accord, mais si on ne redouble pas d’effort dans la gestion des ordures afin de préserver la santé de la population, c’est peine perdue. Chacun doit assumer sa part de responsabilité pour l’entretien des caniveaux. Cela y va de notre bien être à tous.
Clarisse K. TIEMTORÉ