N’est-il pas temps pour nos producteurs agricoles et artisans de s’approprier les médias sociaux pour mieux promouvoir leurs activités ?
Lors de ma rencontre avec un artisan, j’ai été à la fois émerveillée et contente de découvrir son savoir-faire. Malgré la beauté de ses œuvres, il m’a fait savoir qu’il ne trouvait pas d’acheteurs. De nos échanges, j’ai réalisé que son problème réside en partie dans la visibilité de ses œuvres. D’habitude, j’aime apprendre des autres, mais ce jour-là, j’ai pris un plaisir particulier à partager mes connaissances.
Le scepticisme envers les médias sociaux
Pendant que nous discutions, je lui ai demandé s’il utilisait les réseaux sociaux. « Non », m’a-t-il répondu en exprimant sa méfiance envers ces outils numériques. Malgré son scepticisme, j’ai tout de même essayé de lui expliquer les avantages des réseaux sociaux pour les entrepreneurs, surtout dans ce village planétaire où l’information circule rapidement. J’ai vu mon interlocuteur s’intéresser à mon speech. « Comment cela est-il possible madame ? », m’a-t-il demandé, l’air ému.
Les opportunités d’un village planétaire
Je lui ai expliqué que les technologies de l’information et de la communication ont effacé les frontières et le monde est devenu un village planétaire, comme l’a dit Marshall McLuhan. Cette connectivité offre d’innombrables possibilités pour le commerce et la promotion des savoir-faire. Je lui ai également fait comprendre qu’il pouvait vendre facilement ses œuvres aux clients, sans intermédiaire. En créant par exemple une page Facebook, il pourrait publier des photos de ses œuvres et expédier des commandes. Après nos échanges, il a compris que les technologies ne sont pas forcément un ennemi, mais des outils de valorisation et de promotion du savoir-faire.
Former les entrepreneurs aux outils numériques
Ils sont nombreux ces entrepreneurs qui partagent ce scepticisme face aux réseaux sociaux, qui regorgent pourtant d’énormes potentiels. Lors de mes reportages, j’ai rencontré des entrepreneurs agricoles qui ont su saisir les opportunités qu’offrent ces outils. J’ai également vu certains qui ne s’y intéressent pas ou qui ne veulent pas en entendre parler. Au-delà du scepticisme s’ajoute la méconnaissance de ces plateformes. Il est important d’organiser des ateliers de sensibilisation et de formation pour familiariser les entrepreneurs sur l’utilisation des plateformes numériques. Les projets de développement qui les accompagnent dans le démarrage ou le développement de leurs activités doivent davantage insister sur ce volet. C’est bien d’avoir des produits de qualité, mais encore mieux de pouvoir les commercialiser. À travers des contenus pertinents, les réseaux sociaux sont une bonne option à explorer. Car, c’est le produit le plus visible qui s’achète.
Aïcha SAWADOGO