Du transport de la viande à ciel ouvert et de l’hygiène de certains abattoirs, parlons-en. Ces problèmes persistants nécessitent des solutions qui tardent à être trouvées et adoptées. Alors, continuons de remuer le couteau dans cette plaie béante et sanguinolente.
Selon les textes, le transport de la viande sur les motos est interdit au Burkina Faso. C’est une mesure salutaire. Sauf que dans la pratique, rien n’a vraiment changé. La pratique a encore la vie dure. Des carcasses de viande, encore dégoulinantes de sang, sont toujours transportées sur les engins à deux roues. Et elles sont exposées au vent, à la poussière et aux intempéries.
Certains bouchers surchargent leurs motos au point de perdre l’équilibre. Avec l’interdiction et pour passer inaperçu, certains ont trouvé un stratagème consistant à enfouir les carcasses de viandes fraîches dans des sacs. Tout cela pose un sérieux problème d’hygiène. Malgré les opérations de sensibilisations et de saisies souvent organisées, le phénomène perdure.
Pourtant des solutions existent
Certains acteurs, notamment les bouchers, blâment le manque de moyens appropriés pour convoyer la viande des abattoirs aux sites de commercialisation. À défaut d’avoir des camions frigorifiques jugés trop coûteux, il existe des solutions plus abordables qui permettent le transport dans les règles d’hygiène et de salubrité. Les tricycles frigorifiés, s’ils sont convenablement aménagés, sont une solution.
Il n’y a pas longtemps, nous avons mis en lumière un box frigorifique mobile, idéal pour ce type de transport. C’est dire que l’offre même existe, il reste aux acteurs de s’y intéresser. Si une seule personne n’est pas en mesure d’en acquérir, il faut alors s’organiser. Les acteurs d’une même zone pourraient tirer avantage de s’unir pour investir dans de tels équipements.
Un peu plus d’hygiène
Ce n’est pas seulement lors du transport que la viande est malmenée. Elle l’est aussi dans des abattoirs. Un tour dans certains et vous serez accueilli par une odeur à faire rendre gorge aux non-initiés. Tellement ça empeste. Par-ci, les pattes d’animaux qui seront plus tard servies dans les restaurants baignent dans un concert de mouches. Par-là la saignée des animaux qui dégoulinent de partout.
Dans certains abattoirs, âmes sensibles, s’abstenir de s’y rendre au risque de jurer de ne plus consommer de la viande. Le risque d’être dégouté est grand. Un peu plus d’hygiène dans nos abattoirs et on se passera de ces mauvaises odeurs qui dégagent dans les quartiers à proximité de certains abattoirs. Pour notre santé, les conditions de transport et de commercialisation de la viandé doivent être améliorées.
Hadepté DA