Apprendre à pêcher pour un avenir durable

AgribusinessTV 4 décembre 2024 294 Aucun commentaire

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Au Burkina Faso, de nombreux projets, programmes et Organisations Non Gouvernementales œuvrent pour le développement, en particulier dans le domaine agricole. Leur vision commune est de soutenir les efforts de croissance dans le secteur agricole et rural afin de lutter contre la vulnérabilité des couches sociales qui y vivent. De cette vision, découlent plusieurs actions que mènent ces structures de bonne foi.

Chaque structure adopte une démarche adaptée à ses objectifs spécifiques, et c’est là que réside le véritable défi. Certains programmes, projets, offrent des aides financières, tandis que d’autre concentrent leurs actions sur des changements de comportements, des renforcements des capacités, et la création de groupements avec les acteurs des chaines de valeurs soutenues.

L’échange avec monsieur X

Je suis entrée en contact avec monsieur X, pour une interview, dans le cadre d’un projet qui l’avait accompagné pour développer son activité. Immédiatement, il m’a répondu en disant qu’il n’avait reçu aucune aide venant du projet en question. Ce qui m’a laissée perplexe. Sentant que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, j’ai alors changé la tournure de la discussion. De fil en aiguille, toutes les informations dont j’avais besoin venaient à moi de manière très authentique. Oui, très authentique. « Moi je n’ai rien reçu du projet, ils sont venus échanger avec nous, nous mettre en contact entre acteurs de la chaine de valeur, et avec les financiers. C’est juste cela », m’a-t-il confié. Convenez-vous avec moi qu’il a bien reçu de l’aide, mais sous une autre forme ? Ce qui m’a fait penser à un proverbe chinois qui dit « quand un homme a faim, il vaut mieux lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson ».

La fondation du développement, c’est l’autonomie

Il est important de comprendre que les organisations ne seront pas toujours là, à donner des millions. Le véritable enjeu est de savoir si l’aide reçue permet de construire une fondation solide pour l’avenir. D’où la nécessité d’une autonomisation réelle de nos entrepreneurs agricoles. C’est ce qui va permettre de lutter efficacement contre la précarité du secteur agropastoral.
Il serait donc plus bénéfique de former les entrepreneurs à devenir autonomes, à développer leurs propres compétences afin qu’ils soient plus enclins à gérer leurs entreprises sur de long terme. Parce que l’aide ponctuelle pourrait tout simplement avoir des effets éphémères. Est-ce vraiment ce que nous voulons ?

Aïcha SAWADOGO

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