En circulation, deux choses m’insupportent particulièrement. Il y a l’insouciance de certains usagers vis-à-vis du code de la route, et la présence d’animaux errants qui perturbent la fluidité et la sécurité des personnes. Cela est courant dans de nombreux pays en Afrique.
Au Burkina Faso par exemple, une réglementation interdit la pratique de l’élevage en milieu urbain à cause des dangers qu’elle représente pour les populations. L’article 39 de la loi N° 022-2005/AN portant code de l’hygiène publique, précise que l’élevage des ruminants en zone urbaine aménagée est interdit. La divagation des animaux aussi. Sauf que dans la pratique, le constat est tout autre. Cette réglementation est balayée du revers de la main par certains, sans le moindre souci du tort qu’ils causent ainsi au voisinage. Ainsi, on voit des bêtes qui errent même dans les grandes artères constituant un réel danger pour les usagers de la route, car elles sont le plus souvent à l’origine d’accidents de la circulation dont certains sont mortels.
Justement, parlant d’accident, j’ai été témoin il y a une semaine de cela d’un accident provoqué par un mouton dans un quartier de Ouagadougou. Voici la scène. Il était 14 heures, lorsqu’une femme d’âge avancé, juchée sur sa moto et visiblement fatiguée à cause de la chaleur atroce a vu sa trajectoire perturbée par une foule d’animaux cherchant aussi à traverser la route. À cause de ces bêtes qui faufilaient dangereusement de partout, elle a chuté après en avoir heurté une.
Conséquence, elle s’en sort avec un genou déboîté. Quant à la bête, elle a fini son chemin dans une des maisons situées à proximité. Malgré la blessure, on peut dire que le pire a été évité.
Il faudra davantage sensibiliser les populations sur l’élevage en milieu urbain et réprimer avec toute la rigueur de la loi les contrevenants. Il n’est pas tolérable qu’on trouve des animaux comme les chiens en libre circulation dans nos villes sans leur maitre. Quand on sait le risque sanitaire que cet animal peut transmettre à l’homme en cas de morsure par exemple, « j’enrage » littéralement.
Ce qui est encore déroutant, c’est que ces animaux ne chamboulent pas que la circulation en causant des accidents et morsures. Les déjections qui pullulent dans nos villes comme des champignons après orage, sont un sérieux problème d’hygiène. Passons sous silences, ces animaux qui broutent et détruisent les espaces verts.
En tous cas, si tu te rends dans certaines villes en Afrique, le risque de marcher sur les déjections animales dont les odeurs caressent violemment les narines est bien réel. Et si tu t’en tires, il est probable que la roue de ta guimbarde transporte quelque chose jusqu’à la maison.
Il faut prendre le taureau par les cornes en organisant fréquemment des séances de capture des animaux. Il existe déjà des opérations de capture d’animaux, mais, ces actions doivent être plus régulières et plus coercitives.
Patricia COULIBALY